samedi, avril 14 2012

SACHE QUE CELUI QUI VEILLE ACCOMPLIT TÂCHE D'ÉTERNITÉ



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© Liliane DUMONT

ECRIS DE JOIE




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© Françoise J.

AMOUR DE PETITE LOUVE



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© Janine LAVAL

dimanche, janvier 1 2012

POUR UNE HISTOIRE QUI VA VENIR

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© Janine LAVAL


I POUR UNE HISTOIRE QUI VA VENIR

POUR UNE HISTOIRE QUI VA VENIR

 

Pour une histoire qui va venir et dont j'entends presque les pas. (Adonis)

 

Il était une fois....

Un rêve d'échapper à l'attraction terrestre...

Des pas perdus autour la tendresse immobile...

Quatre feuilles tapies au hasard annoncé...

Un remède pire que les maux embusqués...

L'âme brute à remonter notre temps incertain...

 

Puis je raconterai...

Celui qui achevait les choses infinies...

Ceux qui, patiemment, le hasard abolissent...

Comment, mains et esprit, ils tuèrent la Mort...

L'homme qui visitait dans tous les sens le temps...

Un amour à la fois œuvre, bulle et diamant...

 

Sans jamais oublier ...

La part indicible des choses importantes à dire...

Que nous sommes nos rêves, nos créations aussi...

Qu'aucune certitude n'existe sur le temps imparti...

Que la roue tourne et suit son antique chemin...

Et l'idéal bâtit à rêves de jouir et à sable brûlant...

 

En contant qu'à la fin...

Le prodige persiste durant l'ère de joie....

Naît le fils de licorne et du prince escargot...

Nul ne s'abritera sur la terre de chasse...

La nuit mil et unième éclot et aboutit...

Tous les bâtons rompus et tous les champs semés... 

 

bernard garrigues

 

 

 

samedi, décembre 31 2011

HOMME VIVANT

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© Françoise J.



HOMME VIVANT

 

Une femme suit des yeux l'homme vivant qu'elle aime. (René Char)

 

Plume légère ignorant tout de l'encre,

Caresse corps papier jusqu'au gémissement,

Secondes de semaine, temps d'absence infinis,

Encor un jour, un autre jour, un autre jour encore...

 

Tu accueilles la vie, en fais une explosion

Pour l'autre douce intense. Avoues-tu ton secret ?

Vivre dans un regard, valoir une fortune.

La facture de joie promet d'être salée !

 

Organise nos temps comme une symphonie,

Tu l'as fait tien. Un sac de notes en vrac,

Quelque instrument aimé, feu de bois ambiance,

Jouir, rêver jouir, belle bulle irisée.

 

Un rêve peut durer bien plus long que la nuit

Porté de fou en fou jusqu'à ce qu'il parvienne

Accompli. Humble travail à réaliser

Avec un peu d'espoir et beaucoup de patience.

 

Passé minuit aucune explication n'explique.

Condamner ?  A vivre, à vivre la joie, pure !

 

bernard garrigues

 

dimanche, décembre 25 2011

VEILLE AU SOMMET DE LA JOIE

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© Liliane DUMONT


V VEILLE AU SOMMET DE LA JOIE

VEILLE AU SOMMET DE LA JOIE

 

Se fondre et être un ruisseau coulant qui chante sa mélodie la nuit (Khalil Gibran)

 

Visiteuse des galaxies, tu devinais le garçon fou veillant au sommet de la joie, heaumé de clair acier : forgeron et sculpteur, il s’armure afin de présenter son visage de tendresse aux passantes bénévoles. Brutaliseur du métal, il parfait la forme de son rêve. Juste. Pour la réussite de l’émotion, il importe que ton regard la voit cristal, transparente, pure, extrême.

 

Sache que celui qui veille accomplit tâche d’homme d’éternité. L’attente, petite sœur de l’amour, crée bonne destinée où l’avenir empoigne quelques chances de se réaliser hautement.

 

La nuit, se fondre et veiller surtout la mélodie du ruisseau. Beaucoup de fatalité survient faute d’écoute grave ; faute aussi que l’enfance n’atteigne le nœud des mystères : Que vive la mélodie si le petit d’homme oit ces murmures !

 

J’occupe brutalement ma veille aiguë au sommet de ta joie. T’accorde pouvoir me tuer en déperchant ma folie souveraine ; exploser ta dynamite contre mon incessible partie du temps.

 

(bernard garrigues)

 

samedi, décembre 17 2011

SON VISAGE LA HOULE

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© Janine LAVAL



II SON VISAGE LA HOULE

SON VISAGE LA HOULE

 

La branche couverte de feu est oiseau. On m'a dit que mon visage était la houle. (Adonis)

 

Illumine...

Flamme pour repousser sa ration de ténèbres

Torche oiseau suspendu en le noir de la nuit

Afin de compenser par du rouge l'obscur

Éternel combattant d'abattre la lumière

 

Embrase...

Je sens comme un soleil qui me monte à la gorge

Nœud prêt à s'épuiser en explosion de joie

Pour partager en nous la violence du feu

A embraser toujours, et toujours mal éteindre

 

Empreinte...

Du temps pur prodigué comme trace du don

Indivisé en poursuivant l’œuvre de joie

Quand nous partagerons nos armes réciproques

A chaque hasardée du haut lieu des rencontres. 

 

Tempête...

Son visage la houle hissue* du fond des âges

Traduit le rythme lent, puissant, indubitable

Des émotions créées, transmises dévolues

A donner la brutale tendresse des corps.

 

bernard garrigues

 

* croisement hisser x issir

dimanche, décembre 4 2011

OISEAU ROUGE DES MÉTAUX

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© Françoise J.



OISEAU ROUGE DES MÉTAUX

 

L'oiseau rouge des métaux vole soucieux d'embellir l'existence. La mémoire de l'amour regagne silencieusement sa place... (René Char)

 

Immaculée. La trace rouge crie :"Je suis là,

Vivante !"  Quel autre cri pourrait-il briser l'air ?

A bonne revendication, bon entendeur ;

L'espoir peut-être va rejoindre l'attente

En explosion de joie. Monter à son niveau.

 

Forgée. Tes propres coups et ton propre marteau ;

Rouge vif, rouge sang : encor un coup de feu !

Dégangué sous les chocs, l'oiseau-amour prend vie

Tel que conçu parfois ; tel que rêvé aussi.

Être depuis toujours le pays où il naît.

 

Éclose. La rose rouge vif au milieu de la neige

Ta sève l'a poussée comme un cri éclatant ;

Nul homme bien acquis n'en pourra dire mal.

Le connaisseur connaît et suscite la chance

D'être là, attentif, attiré, attendu.

 

Légère. Soleil d'aube dans un ciel net bleu noir ;

Incroyable ? Vouloir créer enfante l'imprévu.

Rouge orangé touche à peine et caresse les yeux

Noyés dans le sommeil de la nuit enfantine.

Le temps vire en tous sens, puis remonte ses pas.

 

Peut-être faudra-t-il choisir d'autres mystères,

Libre roue retenue par d'ancêtres ornières ?

 

(bernard garrigues)

samedi, novembre 26 2011

NOS CLEFS D'INSTANTS



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© Liliane DUMONT

II NOS CLEFS D'INSTANTS

NOS CLEFS D'INSTANTS

 

L'amour ... Comme des gerbes de blé, il t'emporte / Il te bat pour te mettre à nu / Te tamise pour te libérer de la balle / Te broie jusqu'à la blancheur / Te pétrit jusqu'à ce que tu sois souple / Puis te livre au feu, afin que tu deviennes le pain, merveille du festin. (Khalil Gibran)

 

Puis je te pressentis exauceuse des vœux, à fouir en mon cœur les nœuds de joie cachés.

 

Tels deux bannières, nos temps vifs, acérés par d'infinies espères, se débattent  aux vents : chacun accordons clef de chaque instant à l'autre.

 

Sept jours, et leur sept nuits, à marcher doucement vers les sources écrues. Accoster nos criques. Abriter, en les souples inentamables parois de ta tente, nomades aux longs cours.

 

Plus la poursuite du grand-œuvre alchimiste, courte échelle à bâtir chacune de nos pierres taillées pour achever chacune un siècle d'or.

 

Du sable émerge l'amour-galet à m dimensions qui vit. Parfaire sa forme émerveilleuse d'enfants, polie depuis la nuit des temps au fin grain de désir.

 

(bernard garrigues)

samedi, novembre 19 2011

CHEMIN

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© Janine LAVAL

III CHEMIN

CHEMIN

 

Mon chemin reste mon chemin. La folie qui m'a  guidé  est toujours souveraine. (Adonis)

 

Dans le vent et la tempête, je suis le chemin

Mon amour de petite louve en meute solitaire,

Trace rouge ton sang dessus la neige blanche

Signe de nos violences et du désir voulu.

 

J'aspire au centre de ta bulle, ma folie souveraine,

Mon hommagée de blues sans rime ni raison

A poursuivre au delà d'un rêve inéclamé

La rencontrée brutale aux hasards de nos routes.

 

Tisserande de fer forgé pour la grille contrainte

A préserver le dans et transpercer le hors,

Tu jouerais avec moi de grands jeux de marelle

Tantôt vers les enfers, tantôt en paradis.

 

Je ravirai l'outil à tailler l'infini

Abandonné, afin d'affûter d'autres rêves

Ressemblant, tels des frères, aux aguets palpités

Qui nous jettent, les fous, sur une erre nouvelle.

 

bernard garrigues

samedi, novembre 12 2011

PIERRE D'ÉCLAIR

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© Françoise J.

III PIERRE D'ECLAIR

PIERRE D'ÉCLAIR

 

Tu seras pierre d'éclair aussi longtemps que l'orage empruntera ton lit pour s'enfuir. (René Char)

 

 

 

Que dire ? Le silence plein accomplit toute chose

Avant qu'un mot diamant ne ponctue l'achevé ;

Tant de facettes traduisent l'instant perpétué,

Écho de bruits mirés de cœur à cœur, intense.

Jamais, lors de ces comptes, un plus un valent deux.

 

Demain vaut-il d'être attendu un jour encor ?

Aucun vivant ne vit orage renoncer ;

Violence contenue, douce ou échevelée,

Éclate alors que nul hasard ne trouble la partie.

Subsister foudroyé étonne et rend paisible.

 

Platine iridié, j'obéirai aux lois

Inscrites pour l'unique chemin de l'éclair :

Susciter dans le temps l'explosion et la joie.

Tendres doigts reguidant vers l'onctueux plaisir.

Pointe forgée, tu veux où la foudre t'atteint.

 

Le lit montre la voie possible, acquise même

Aux décharges liquides qui emportent ou qui créent,

N'importe : l'éternité gardera trace des passées

Que la lumière irise l'eau coulée sur la pierre

Ou que le conflit fasse un prodige d'enfant !

 

Fuir ou lutter ? Bien provoqués ces orages

Portent l'éclair qui mue l'idée en plaisir fou.

 

bernard garrigues

dimanche, novembre 6 2011

POUR L'AFIN D'UN SOURIRE


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© Liliane DUMONT

III POUR L’AFIN DU SOURIRE

POUR L’AFIN D'UN SOURIRE

 

L'amour te fera toutes ces choses afin que tu puisses connaître les secrets de ton cœur et, devenir, en cette connaissance, un fragment du cœur de la vie. (Khalil Gibran)

 

Puis je t'écouterais conteuse de sarments au temps où vignes espèrent explosion du printemps...

 

Un fragment du cœur de la vie palpite, deux vents debout hurlant ta voile, trois étoiles scintillent nos routes bénévoles, quatre cars d'horizon qu'habitent enfants de joie...

 

Cinq serres brutales contre ta vie frémie si telles, tu fus nue en toi-même devant sept amours à vivre jusqu'à la faim du temps...

 

Huit liés emplis des rêves que nul n'éclamera…

 

Neuf veines où le sang brûle, embrase et mord dix jonctions désirées parties nouer dix éminentes… Vingt dicte des vœux jetés, perdus, dans l'absolu sans cibles à cœur ne point atteindre vivement mille ors de ta présence pour l'afin d'un sourire...

 

Plus l'infini accueil voyageur en ta tente.

 

(bernard garrigues)

samedi, octobre 29 2011

VISITEUR DES SEPT GALAXIES


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© Janine LAVAL IV VISITEUR DES SEPT GALAXIES

 

              VISITEUR DES SEPT GALAXIES

 

Je visiterai les âges qui nous ont quittés et les sept galaxies.(Adonis)

 

Tel un enfant ...

Enfiler des rêves pour un collier de perles ...

Poser la tête entre les seins de mère ...

Écouter les bruits tous nouveaux de la vie ...

Abandonner les lieux d'absence de tendresse ...

Et puis j'arriverai à l'instant non prévu.

 

Tel un garçon ...

Découvrir que l'on peut être nu ...

Connaître que le prince a lui aussi seize ans ...

Enchanter sa vie d'un ami éternel ...

Suivre tous les chemins qui ne mènent à rien ...

Chaque jour, je créerai de nouvelles Juliette.

 

Tel un amant ...

Transir dans l'attente du don ...

Effeuiller les mille marguerites ...

Attendre dans tous lieux le chaud de sa présence ...

Lui déchiffrer toujours le haut de mon désir ...

Et, prêt, j'exploserai quand elle mettra feu.

 

Tel un poète ...

Construire sa hutte dans les sept galaxies ...

Donner à l'air une forme nouvelle ...

Violer des bleus avec des rouges vifs ...

Marier le cuivre avec l'acier inox ...

Alors je sculpterai la pierre d'obsidienne.

 

(bernard garrigues)

dimanche, octobre 2 2011

SIGNET DE NUIT

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© Françoise J.


IV SIGNET DE NUIT

SIGNET DE NUIT

 

C'est pourquoi deux éclairs au lieu d'un sont nécessaires si la nuit glisse en nous son signet. (René Char)

 

A qui appartiendrait une nuit scintillée

Glissée en nous comme lame d'os lisse ?

Qui surprend l'extraordinaire, s'en mêlera

Afin que nul jamais n'investisse la place

En prétendant par cette voie toucher au but. 

 

Exact. Les pleurs sont nécessaires si l’œil glisse

En caresse insistant de beauté en beauté ;

Provoquant l'émotion l'objet reste cristal

Insensible à l'émoi, qu'elle soit douce ou drue.

N'empêche, sans échange, le regard atteint peu.

 

Et puis qui sait comment les faces du bois tournent

Parmi les cas possibles ? Vers elles ou contre tout ?

Sous les intempéries ou fourrure en dedans ?

Cirées pour admirer ou chaudes pour le cœur ?

Doute ! Une marque en l'indiquant le lève.

 

Seul l'éclair changera telle réalité

S'il atteint dans le temps les rêves séparés :

Echanger le regard, devenir l'un pour l'autre,

L'invisible tracer, goûter saveur de joie.

Hissée la voile orage promet forte arrivée !

 

Feux vifs entre faces d'une même médaille ;

Les conçues invisibles s'étonnent, émerveillées.

 

bernard garrigues

 

vendredi, septembre 30 2011

ESPACE INSINUÉ


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IV ESPACE INSINUE
© Liliane DUMONT

ESPACE INSINUÉ

 

L'amour ne donne que lui-même et ne prend que lui-même / L'amour ne possède pas et ne veut être possédé / L'amour suffit à l'amour (Khalil Gibran)

 

Étreigneuse d'explosions ténues, tu enveloppes puis dissous le fin espace insinué d'absence.

 

Nous vivons libres l'un devant l'autre, nus comme la naissance nous jeta au monde, simples tels le sentier de paradis surgit.

 

Je poursuis ta visite guidée de mythes millénaires. Un peu de soleil frise les bas-reliefs d’émotion : par infinie, une étoile lointaine scintille la route.

 

Sourires bénévoles donnés, contredonnés... Notre marmite bout la joie, touillée à main de maîtres : à toi la cuillère de bois, les épices ; à moi la charge de  brûler vif,  intense, le bois de rêves amassés en nos routes.

 

Un enfant ébloui d’amour-suffi-d’amour, oblique si la nuit tuait le don du jour et les miracles qui, par hasard, s’accomplissent.

 

Chaque aube nous convie la conquête du pont liant nos rives pour toute éternité, érigé pleins rocs de nos actes fortuits : nul nous étrangera du pays de nos chasses !

 

(bernard garrigues)

mercredi, septembre 28 2011

MON SOLEIL EN SANG

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© Janine LAVAL

MON SOLEIL EN SANG

 

Rends moi ce que tes nuits ont volé de mon soleil en sang.(Adonis)

 

Comptes exacts des mil et un soleils en sang :

Ressource illimitée pour un brasier tenace ...

Emplois en dons violents aux hasards des rencontres ...

Actif édifié par boursées de tendresse ...

Passif  d'amples crédits tirés sur l'avenir ...

Solde infini toisé à l'aune de l'amour.

 

Se peut-il que la vie se rende sou pour sou ?

Mes nuits se sont offertes à ton soleil en sang

A ruer don pour don et mes joies pour les tiennes :

Je cirerais au vu nos hauts reliefs sculptés

Dans le bois farfelu de nos songes mêlés,

Abattu à la hache du réel éclamé.

 

Je glacerais l'instant privilégié fini

De gangue transparente aux regards bénévoles,

Tel le trésor d'enfant caché au creux des mains.

J'arderais de tes yeux quelque vive étincelle

Fixée dans le diamant pour des siècles de siècle,

Lumière éternisée, épave des tempêtes.

 

Mon amour de petite louve, apprivoisée

Pour transmuer l'enfant en homme-étoîle errant.

 

bernard garrigues

jeudi, juin 10 2010

FRÈRE BRUTAL

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© Françoise J.



FRÈRE BRUTAL

 

Ce frère brutal se tenait au centre de tous les malentendus, tel un arbre de résine dans le froid inalliable. (René Char)

 

L'arbre, distillant sa résine, espère l'étincelle

Soudaine embraseuse qui justifiera l'odeur

Malgré que l'incendie ne soit considéré

Qu'instant bref, violent, plein mais inrécidivable.

Surtout ne mêle pas de froid à ta chaleur.

 

Extraire un baume fin du brut aromatique ;

Le procès sans doute n'en sera pas facile

Si la subtile voie passe entre flamme et arôme

Sans traces empreintes, rare, unique, risquée.

Un rien peut embraser si le vouloir défaille !

 

Cœur de rose des vents, lieu d'équilibre atteint,

Tu aspires à l'axe violent du clair vivant,

Ce brutal constructeur de monde chaleureux

À coups de reins rageurs et d'explosions éclats.

De pair à pair, la paix sereine cote à ce prix.

 

Le porteur de désir taille sa route immense

Dans l'affouillée offerte aux quatre vents abrupts ;

Vivant, tel quel il s'offre et tel quel il est pris

Sans garantie que le don corresponde au désir.

Pour qui passe, aboutir ne pose pas problème !

 

L'erre du temps persiste et court, vie arrêtée

Depuis des millénaires sertie d'ambre doré !

 

(bernard garrigues)

dimanche, juin 6 2010

PETITE SOEUR DU VENT DU NORD



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© Liliane DUMONT


PETITE SOEUR DU VENT DU NORD

 

Quand l'amour te parle, crois en lui. Même si sa voix peut briser tes rêves comme le vent du nord saccage ton jardin. (Khalil Gibran)

 

Et je te présageais sculpteuse de désir. Déganguant ma pierre brute de tendresse du regard et mains nus, à coups de cœur forts-doux sur mon cristal tapi au creux des ouragans.

 

Dressant ta tente hébergeuse du rêve de celui qu'en ton proche tu accueilleras. Créant le garçon innocent de ta création. Fondant sa brutale émotion ; érigeant l'indicible émotion que nulle fille n'éprouvera.

 

Donne lui joie. Appréhende ton pouvoir de sculpter l'infini désir. Petite sœur puissante, visite-le. Fais-le tien. Petite sœur du vent du Nord, assaille mon jardin.

 

(bernard garrigues)

mardi, juin 1 2010

CEINTE DE VENT NOUÉS



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© Janine LAVAL

CEINTE DE VENTS NOUÉS

 

Je disparaîtrai la poitrine ceinte de vents noués.(Adonis)

 

 

Passer de rudes éternités à nouer

Les trois vents bruts en tresses obsolètes mues ;

Rien n'échappe à la sagacité des doigts purs

Arrondis pour peigner les filets d'air bleuté.

Tandis qu'ailleurs on trie les courants diagonaux !

 

Vent-hardise, Vent-gogue, Vent-îlet

Noeud-râle, Noeud-veine, Noeud-château

Episser deux vies qui fuyaient à l'anglaise,

Ahaner aux amours que je vanne en flammant.

La brise attise un peu la braise rougeoyante.

 

Yma-Sumac le Magnifique ne trouve pas le bois

Où aucun Enchanteur ne vit fleurir laurier.

La Belle que voilà n'a jamais ramassé

Les larmes de diamant dans le pot de Perrette.

Le Seigneur des Anneaux persiste et aboutit !

 

Je tournerai la tête au vent armé de sept

 Couteaux d'acier à tailler, dans le vif, la tendresse

Accumulée dans les bouches du Nord lointain

Un rien de souffle frais embellirait la fièvre

D'attendre que le temps veuille faire relâche.

 

bernard garrigues

dimanche, mai 30 2010

PRIVILÈGES



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© Françoise J.


PRIVILEGES

 

Ils sont privilégiés ceux que le soleil et le vent suffisent à rendre fous.. (René Char)

 

Soleil d'aube illumine l'éclos de rêves nés, commis.

Soleil de plomb hurle cri du métal, âme éprouvée.

Soleil d'orage : l'espoir perce le scénario des chocs.

Soleil de minuit projette veille d'actes immarcescibles.

Soleil de feu distille l'arôme éclatant du plant.

Etc...

La lumière joue avec les nerfs de l'homme qui admire.

 

Vent... Les voiles bousculent la goélette vers le port.

Vent... L'aigle des mers se fond dedans les filets d'air.

Vent... L'aile du moulin crie et mène à bonne fin.

Vent... Le cerf volant danse et joue à y prendre ses bois.

Etc...

Cet air là embruyante le vide du cerveau.

 

Fou l'amour d'automne atteint la braise toujours vive.

Folle la joie de vivre, intense quand l'inachevé meurt.

Fou le plaisir explosif qui projette au-delà du conçu.

Fou le bonheur d'exister attente paisible d'impossible.

Etc...

L'écho relancera les cris éblouissants.

 

Contracté gré à gré entre soleil et vent,

Oncques n'abolira privilège de fou.

 

(bernard garrigues)

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