© Janine LAVAL
CEINTE DE VENTS NOUÉS
Je disparaîtrai la poitrine ceinte de vents noués.(Adonis)
Passer de rudes éternités à nouer
Les trois vents bruts en tresses obsolètes mues ;
Rien n'échappe à la sagacité des doigts purs
Arrondis pour peigner les filets d'air bleuté.
Tandis qu'ailleurs on trie les courants diagonaux !
Vent-hardise, Vent-gogue, Vent-îlet
Noeud-râle, Noeud-veine, Noeud-château
Episser deux vies qui fuyaient à l'anglaise,
Ahaner aux amours que je vanne en flammant.
La brise attise un peu la braise rougeoyante.
Yma-Sumac le Magnifique ne trouve pas le bois
Où aucun Enchanteur ne vit fleurir laurier.
La Belle que voilà n'a jamais ramassé
Les larmes de diamant dans le pot de Perrette.
Le Seigneur des Anneaux persiste et aboutit !
Je tournerai la tête au vent armé de sept
Couteaux d'acier à tailler, dans le vif, la tendresse
Accumulée dans les bouches du Nord lointain
Un rien de souffle frais embellirait la fièvre
D'attendre que le temps veuille faire relâche.
bernard garrigues