© Françoise J.
FRÈRE BRUTAL
Ce frère brutal se tenait au centre de tous les malentendus, tel un arbre de résine dans le froid inalliable. (René Char)
L'arbre, distillant sa résine, espère l'étincelle
Soudaine embraseuse qui justifiera l'odeur
Malgré que l'incendie ne soit considéré
Qu'instant bref, violent, plein mais inrécidivable.
Surtout ne mêle pas de froid à ta chaleur.
Extraire un baume fin du brut aromatique ;
Le procès sans doute n'en sera pas facile
Si la subtile voie passe entre flamme et arôme
Sans traces empreintes, rare, unique, risquée.
Un rien peut embraser si le vouloir défaille !
Cœur de rose des vents, lieu d'équilibre atteint,
Tu aspires à l'axe violent du clair vivant,
Ce brutal constructeur de monde chaleureux
À coups de reins rageurs et d'explosions éclats.
De pair à pair, la paix sereine cote à ce prix.
Le porteur de désir taille sa route immense
Dans l'affouillée offerte aux quatre vents abrupts ;
Vivant, tel quel il s'offre et tel quel il est pris
Sans garantie que le don corresponde au désir.
Pour qui passe, aboutir ne pose pas problème !
L'erre du temps persiste et court, vie arrêtée
Depuis des millénaires sertie d'ambre doré !
(bernard garrigues)