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samedi, avril 14 2012

ECRIS DE JOIE




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© Françoise J.

samedi, décembre 31 2011

HOMME VIVANT

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© Françoise J.



HOMME VIVANT

 

Une femme suit des yeux l'homme vivant qu'elle aime. (René Char)

 

Plume légère ignorant tout de l'encre,

Caresse corps papier jusqu'au gémissement,

Secondes de semaine, temps d'absence infinis,

Encor un jour, un autre jour, un autre jour encore...

 

Tu accueilles la vie, en fais une explosion

Pour l'autre douce intense. Avoues-tu ton secret ?

Vivre dans un regard, valoir une fortune.

La facture de joie promet d'être salée !

 

Organise nos temps comme une symphonie,

Tu l'as fait tien. Un sac de notes en vrac,

Quelque instrument aimé, feu de bois ambiance,

Jouir, rêver jouir, belle bulle irisée.

 

Un rêve peut durer bien plus long que la nuit

Porté de fou en fou jusqu'à ce qu'il parvienne

Accompli. Humble travail à réaliser

Avec un peu d'espoir et beaucoup de patience.

 

Passé minuit aucune explication n'explique.

Condamner ?  A vivre, à vivre la joie, pure !

 

bernard garrigues

 

dimanche, décembre 4 2011

OISEAU ROUGE DES MÉTAUX

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© Françoise J.



OISEAU ROUGE DES MÉTAUX

 

L'oiseau rouge des métaux vole soucieux d'embellir l'existence. La mémoire de l'amour regagne silencieusement sa place... (René Char)

 

Immaculée. La trace rouge crie :"Je suis là,

Vivante !"  Quel autre cri pourrait-il briser l'air ?

A bonne revendication, bon entendeur ;

L'espoir peut-être va rejoindre l'attente

En explosion de joie. Monter à son niveau.

 

Forgée. Tes propres coups et ton propre marteau ;

Rouge vif, rouge sang : encor un coup de feu !

Dégangué sous les chocs, l'oiseau-amour prend vie

Tel que conçu parfois ; tel que rêvé aussi.

Être depuis toujours le pays où il naît.

 

Éclose. La rose rouge vif au milieu de la neige

Ta sève l'a poussée comme un cri éclatant ;

Nul homme bien acquis n'en pourra dire mal.

Le connaisseur connaît et suscite la chance

D'être là, attentif, attiré, attendu.

 

Légère. Soleil d'aube dans un ciel net bleu noir ;

Incroyable ? Vouloir créer enfante l'imprévu.

Rouge orangé touche à peine et caresse les yeux

Noyés dans le sommeil de la nuit enfantine.

Le temps vire en tous sens, puis remonte ses pas.

 

Peut-être faudra-t-il choisir d'autres mystères,

Libre roue retenue par d'ancêtres ornières ?

 

(bernard garrigues)

samedi, novembre 12 2011

PIERRE D'ÉCLAIR

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© Françoise J.

III PIERRE D'ECLAIR

PIERRE D'ÉCLAIR

 

Tu seras pierre d'éclair aussi longtemps que l'orage empruntera ton lit pour s'enfuir. (René Char)

 

 

 

Que dire ? Le silence plein accomplit toute chose

Avant qu'un mot diamant ne ponctue l'achevé ;

Tant de facettes traduisent l'instant perpétué,

Écho de bruits mirés de cœur à cœur, intense.

Jamais, lors de ces comptes, un plus un valent deux.

 

Demain vaut-il d'être attendu un jour encor ?

Aucun vivant ne vit orage renoncer ;

Violence contenue, douce ou échevelée,

Éclate alors que nul hasard ne trouble la partie.

Subsister foudroyé étonne et rend paisible.

 

Platine iridié, j'obéirai aux lois

Inscrites pour l'unique chemin de l'éclair :

Susciter dans le temps l'explosion et la joie.

Tendres doigts reguidant vers l'onctueux plaisir.

Pointe forgée, tu veux où la foudre t'atteint.

 

Le lit montre la voie possible, acquise même

Aux décharges liquides qui emportent ou qui créent,

N'importe : l'éternité gardera trace des passées

Que la lumière irise l'eau coulée sur la pierre

Ou que le conflit fasse un prodige d'enfant !

 

Fuir ou lutter ? Bien provoqués ces orages

Portent l'éclair qui mue l'idée en plaisir fou.

 

bernard garrigues

dimanche, octobre 2 2011

SIGNET DE NUIT

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© Françoise J.


IV SIGNET DE NUIT

SIGNET DE NUIT

 

C'est pourquoi deux éclairs au lieu d'un sont nécessaires si la nuit glisse en nous son signet. (René Char)

 

A qui appartiendrait une nuit scintillée

Glissée en nous comme lame d'os lisse ?

Qui surprend l'extraordinaire, s'en mêlera

Afin que nul jamais n'investisse la place

En prétendant par cette voie toucher au but. 

 

Exact. Les pleurs sont nécessaires si l’œil glisse

En caresse insistant de beauté en beauté ;

Provoquant l'émotion l'objet reste cristal

Insensible à l'émoi, qu'elle soit douce ou drue.

N'empêche, sans échange, le regard atteint peu.

 

Et puis qui sait comment les faces du bois tournent

Parmi les cas possibles ? Vers elles ou contre tout ?

Sous les intempéries ou fourrure en dedans ?

Cirées pour admirer ou chaudes pour le cœur ?

Doute ! Une marque en l'indiquant le lève.

 

Seul l'éclair changera telle réalité

S'il atteint dans le temps les rêves séparés :

Echanger le regard, devenir l'un pour l'autre,

L'invisible tracer, goûter saveur de joie.

Hissée la voile orage promet forte arrivée !

 

Feux vifs entre faces d'une même médaille ;

Les conçues invisibles s'étonnent, émerveillées.

 

bernard garrigues

 

jeudi, juin 10 2010

FRÈRE BRUTAL

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© Françoise J.



FRÈRE BRUTAL

 

Ce frère brutal se tenait au centre de tous les malentendus, tel un arbre de résine dans le froid inalliable. (René Char)

 

L'arbre, distillant sa résine, espère l'étincelle

Soudaine embraseuse qui justifiera l'odeur

Malgré que l'incendie ne soit considéré

Qu'instant bref, violent, plein mais inrécidivable.

Surtout ne mêle pas de froid à ta chaleur.

 

Extraire un baume fin du brut aromatique ;

Le procès sans doute n'en sera pas facile

Si la subtile voie passe entre flamme et arôme

Sans traces empreintes, rare, unique, risquée.

Un rien peut embraser si le vouloir défaille !

 

Cœur de rose des vents, lieu d'équilibre atteint,

Tu aspires à l'axe violent du clair vivant,

Ce brutal constructeur de monde chaleureux

À coups de reins rageurs et d'explosions éclats.

De pair à pair, la paix sereine cote à ce prix.

 

Le porteur de désir taille sa route immense

Dans l'affouillée offerte aux quatre vents abrupts ;

Vivant, tel quel il s'offre et tel quel il est pris

Sans garantie que le don corresponde au désir.

Pour qui passe, aboutir ne pose pas problème !

 

L'erre du temps persiste et court, vie arrêtée

Depuis des millénaires sertie d'ambre doré !

 

(bernard garrigues)

dimanche, mai 30 2010

PRIVILÈGES



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© Françoise J.


PRIVILEGES

 

Ils sont privilégiés ceux que le soleil et le vent suffisent à rendre fous.. (René Char)

 

Soleil d'aube illumine l'éclos de rêves nés, commis.

Soleil de plomb hurle cri du métal, âme éprouvée.

Soleil d'orage : l'espoir perce le scénario des chocs.

Soleil de minuit projette veille d'actes immarcescibles.

Soleil de feu distille l'arôme éclatant du plant.

Etc...

La lumière joue avec les nerfs de l'homme qui admire.

 

Vent... Les voiles bousculent la goélette vers le port.

Vent... L'aigle des mers se fond dedans les filets d'air.

Vent... L'aile du moulin crie et mène à bonne fin.

Vent... Le cerf volant danse et joue à y prendre ses bois.

Etc...

Cet air là embruyante le vide du cerveau.

 

Fou l'amour d'automne atteint la braise toujours vive.

Folle la joie de vivre, intense quand l'inachevé meurt.

Fou le plaisir explosif qui projette au-delà du conçu.

Fou le bonheur d'exister attente paisible d'impossible.

Etc...

L'écho relancera les cris éblouissants.

 

Contracté gré à gré entre soleil et vent,

Oncques n'abolira privilège de fou.

 

(bernard garrigues)

mercredi, avril 28 2010

ORDRE DU CIEL TRANSPERCÉ



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© Françoise J.




ORDRE DU CIEL TRANSPERCÉ

 

(Les hommes aux vieux regards qui ont eu un ordre du ciel transpercé en reçoivent sans s'étonner la nouvelle. René Char)

 

 

Maîtrise. Le regard de ceux qui sortent appartient à la fin

D'au moins mille générations de fous intérieurs

Quittant, goutte à goutte, la scène de silencieux discours

Inouïs : rien ne transpire lorsque repos s'en mêle

Même si l'ardeur ne manque pas dans la déroute.

 

Tolérant. Aucun point de la roue qui ne vaille moins

Qu'un refuge éternel pour chaque autre mû

Par la volonté d'être fraternel une fois

Pour toute anomalie décelée par sens caché.

Rien de brutal ne sera soutenu du vent.

 

Paisible. Le calme du sommeil fait partie du désir

Caressé au creux du ventre, ferme fille féline

Se présente encor une fois afin de participer

Au rêve : Rien ne se passe hormis la vive vie.

Une espèce de "Qu'est-ce-à-dire ?" éclate le temps !

 

Délébile. Le trait de l’œil sur l'avenir

Barre les fantasmes incommis faute d'audace

Car il ne suffit pas, pur, d'avouer ses joies

Pour se trouver investi d'un passé enfin net.

Jamais effacé du regard ne manquera.

 

Étonnement biaisé peu à peu par le temps

Pousse donc le soupir d'homme non reconduit.

 

 

bernard garrigues

dimanche, avril 4 2010

TENDRESSE DES HAUTS MURS POLIS

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© Françoise J.


TENDRESSE DES HAUTS MURS POLIS

 

Femme qui lui avait appris alors qu'il n'était encor qu'une graine captive de loup anxieux, la tendresse des hauts murs polis par votre nom. (René Char)

 

 

Engainé le coup parti sans origine

Autre que douteuse, début de miracle

Dont nul n'acceptera l'innocence originelle

Si survivre s'inscrit au centre d'un nœud dur.

Compte des mil et un voyages à la mort.

 

Esprit heurté aux barreaux méfiants et forts

De ceux qui sauvage vie ne toléreraient

Dans le temps ordonné et l'espace adjugé

Au cours de siècle de siècles mal ensuivis.

N'importe que le mur enclose  ou bien protège.

 

Envelopper d'amour agrandit le plaisir

D'être là, différent, rugueux, brutal, ancré

Dans la violence de rendre don pour don

Sans priser la coulée du temps infiniment.

Abandonnons ! Mot mien, je te sais de toujours.

 

Une à une effacée aucune aspérité persiste

Pour accrocher l'écorché vif démeneur fou

De voyages initiatiques intérieurs à la bulle

Soufflée de tendresse, souple et inentamable.

Axe quartz inventé pour la meule de grés.

 

Bâtir la maison d'unilatéral cristal

A jeter le regard  et renvoyer la haine.

 

(bernard garrigues)

dimanche, mars 21 2010

MENEUR DE PUITS



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© Françoise J.


MENEUR DE PUITS

 

Je suis meneur de puits taris que tes lointains approvisionnent.(René Char)

 

Fixe. La découpe du mont à l'horizon de l'aube

Si le regard change lorsque change le lieu

Et court le temps fou du jour indisciplinable

À jouer puis passer l'obstacle accumulé.

Berger des rocs, tu mords la terre à pleines dents.

 

Ardu. Conduire les nœuds de vie enclos au sein des pierres

Alors que la racine sans feuille fouille à y parvenir ;

Rien de simple n'émerge du conflit de la roche et de l'arbre

Au temps que dure la bataille paisible avec la bête.

Chien rameutant notre troupeau de mythes.

 

Pire. L'essentiel du fardeau reposera

Sur l'airain de la bête de somme, sourde

À la douleur fouie au fer bleu par la forge

Crachant le rouge sombre amour inépuisé.

Il faut être léger si l'on veut faire route.

 

De loin. La source sourd alimenter de gré

Les désirs creusés au hasard incertain

D'inspiration sur la magie du lieu choisi

À la croisée de rais émis, signes séduits.

Le plein offre sa voix au mince délié.

 

Qu'importe de construire un xième pouvoir

Si l'unique vouloir défaille à faire choix !

 

(bernard garrigues)

mardi, mars 16 2010

TERRE DES PLUIES

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© Françoise J.


TERRE DES PLUIES

 

Celui qui marche sur la terre des pluies n'a rien à redouter des épines, dans des lieux finis ou hostiles... (René Char)

 

Piste rêche du roc, espoir risqué du puits

Recueillant l'eau comme d'autres l'enfant précieux

Produit de fille preux avec l'errant lointain,

Route fil enceinte d'un but mystérieux.

Empreinte du serpent intracée sur la pierre !

 

Route des vents tendue vers un nouvel épice

Créateur de plaisir et faiseur d'or aussi

Mais le tout disputé à la rage du temps

Aux frontières armées entre le ciel et l'eau.

Scruter dessus la mer la trace de la nef !

 

Voie du pays de l'homme empruntée dans l'instant

Où tout bascule en joie d'atteindre l'alliance

Écrite de toute éternité pour l'enfant

Semé au centre du conflit, vifs corps à corps.

Rien ne fera connaître ceux qui l'auront connue !

 

Savourer les chemins sans risque des pays

Où trace des vivants empreint toute passée

Quel que soit l'objectif de l'errance hasard

Et quel que soit le lieu de croisement destin.

Homme qui veut nouer siècles et rêves bruts !

 

Arbre qui ramassait ses feuilles à l'automne

Marchait sur le chemin encor trempé de pluie.

 

(bernard garrigues)

 

mercredi, mars 10 2010

SALVE D'AVENIR

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© Françoise J.


SALVE D'AVENIR

 

À chaque effondrement de preuve, il répond par une salve d'avenir ...(René Char)

 

Encor un peu de toi persiste, odeur du vent

Venue de lointaines contrées impavides

Car aussi bien la vie est route de la mort

Sans peur à insérer quelque rêve affilé.

La lutte contre l'ange attise encor la flamme.

 

Goût amer de présentes batailles troublées

Et perdues par on ne sait quel hasard douteux

Alors que rien ne présageait malencontre

Du choc des joies issues de nos obstinations.

Avorté le conflit père de toute chose !

 

Créer encor parmi la matière fétide

L'objet d'émotions à défier le temps ;

Créer encor à coup de passions résurgées

L'arrêt mystérieux sur l'image séduite.

Exaspérance au brut et brûlant mal atteint.

 

Créer enfin pour remonter le temps fluvial

Sans cesse brandissant son rameau d'olivier

Afin d'esquiver l'inévitable combat

Conduisant aux choses infinies défaites.

Epaves d'actes nets posés comme témoins.

 

Réserver chaque instant à tirer l'ultime

Salve, fleurs dispersées en pierres à venir.

 

bernard garrigues

dimanche, mars 7 2010

FUMÉE DE VRAI FEU

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© Françoise J.



XII FUMEE DE VRAI FEU

FUMÉE DE VRAI FEU

 

O ma petite fumée s'élevant sur tout vrai feu, nous sommes les contemporains et le nuage de ceux qui nous aiment...(René Char)

 

 

Formes indéfinies qui projettent l'objet

Idéal renouvelé instantanément

Au souffle d'air ténu de caresses songées

Sous l'émotion blottie, vivace, protégée.

Concurrentes d'idées sculptées dedans la pierre.

 

Légèreté des formes surprises à l'espace

Creux ému d'accueillir telle épouse bleutée

Visitante hasardeuse et sans autre projet

Que de se couler, douce, parmi le temps qui passe.

Un rien subtil vaut mieux que deux biens épuisants.

 

Notre feu brûle alimenté de rejets vifs

Cueillis à tout instant vécu intensément

Afin de créer seuls flamme, fumée et cendre,

Somptueuse cathédrale en signes mouvants.

Reste de cendre prête au cristal à venir.

 

Deux éclairs issus chacun depuis les fins fonds

De l'espace se précipitent l'un vers l'autre

Afin d'atteindre le même âge, où l'amour naît

D'une rencontre unique en mille dimensions.

Les enfants qui s'aiment n'habitent nulle part !

 

Compagnons de la Marjolaine, hébergeons

L’œil des nuages clairs et des bâtons rompus.

 

(bernard garrigues)