© Françoise J.
MENEUR DE PUITS
Je suis meneur de puits taris que tes lointains approvisionnent.(René Char)
Fixe. La découpe du mont à l'horizon de l'aube
Si le regard change lorsque change le lieu
Et court le temps fou du jour indisciplinable
À jouer puis passer l'obstacle accumulé.
Berger des rocs, tu mords la terre à pleines dents.
Ardu. Conduire les nœuds de vie enclos au sein des pierres
Alors que la racine sans feuille fouille à y parvenir ;
Rien de simple n'émerge du conflit de la roche et de l'arbre
Au temps que dure la bataille paisible avec la bête.
Chien rameutant notre troupeau de mythes.
Pire. L'essentiel du fardeau reposera
Sur l'airain de la bête de somme, sourde
À la douleur fouie au fer bleu par la forge
Crachant le rouge sombre amour inépuisé.
Il faut être léger si l'on veut faire route.
De loin. La source sourd alimenter de gré
Les désirs creusés au hasard incertain
D'inspiration sur la magie du lieu choisi
À la croisée de rais émis, signes séduits.
Le plein offre sa voix au mince délié.
Qu'importe de construire un xième pouvoir
Si l'unique vouloir défaille à faire choix !
(bernard garrigues)