© Françoise J.
ORDRE DU CIEL TRANSPERCÉ
(Les hommes aux vieux regards qui ont eu un ordre du ciel transpercé en reçoivent sans s'étonner la nouvelle. René Char)
Maîtrise. Le regard de ceux qui sortent appartient à la fin
D'au moins mille générations de fous intérieurs
Quittant, goutte à goutte, la scène de silencieux discours
Inouïs : rien ne transpire lorsque repos s'en mêle
Même si l'ardeur ne manque pas dans la déroute.
Tolérant. Aucun point de la roue qui ne vaille moins
Qu'un refuge éternel pour chaque autre mû
Par la volonté d'être fraternel une fois
Pour toute anomalie décelée par sens caché.
Rien de brutal ne sera soutenu du vent.
Paisible. Le calme du sommeil fait partie du désir
Caressé au creux du ventre, ferme fille féline
Se présente encor une fois afin de participer
Au rêve : Rien ne se passe hormis la vive vie.
Une espèce de "Qu'est-ce-à-dire ?" éclate le temps !
Délébile. Le trait de l’œil sur l'avenir
Barre les fantasmes incommis faute d'audace
Car il ne suffit pas, pur, d'avouer ses joies
Pour se trouver investi d'un passé enfin net.
Jamais effacé du regard ne manquera.
Étonnement biaisé peu à peu par le temps
Pousse donc le soupir d'homme non reconduit.
bernard garrigues