© Françoise J.
SIGNET DE NUIT
C'est pourquoi deux éclairs au lieu d'un sont nécessaires si la nuit glisse en nous son signet. (René Char)
A qui appartiendrait une nuit scintillée
Glissée en nous comme lame d'os lisse ?
Qui surprend l'extraordinaire, s'en mêlera
Afin que nul jamais n'investisse la place
En prétendant par cette voie toucher au but.
Exact. Les pleurs sont nécessaires si l’œil glisse
En caresse insistant de beauté en beauté ;
Provoquant l'émotion l'objet reste cristal
Insensible à l'émoi, qu'elle soit douce ou drue.
N'empêche, sans échange, le regard atteint peu.
Et puis qui sait comment les faces du bois tournent
Parmi les cas possibles ? Vers elles ou contre tout ?
Sous les intempéries ou fourrure en dedans ?
Cirées pour admirer ou chaudes pour le cœur ?
Doute ! Une marque en l'indiquant le lève.
Seul l'éclair changera telle réalité
S'il atteint dans le temps les rêves séparés :
Echanger le regard, devenir l'un pour l'autre,
L'invisible tracer, goûter saveur de joie.
Hissée la voile orage promet forte arrivée !
Feux vifs entre faces d'une même médaille ;
Les conçues invisibles s'étonnent, émerveillées.
bernard garrigues