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jeudi, février 25 2010

TOUTES ARMES PERDUES


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© Liliane DUMONT


XIII REPOS SUR LE VENT

TOUTES ARMES PERDUES

 

Et celui là seul est grand qui transforme la voix du vent en un chant rendu plus doux par son propre amour (Khalil Gibran)

 

À l’instant d’atterrie, m’apparut ta vocation de plieuse de voiles hissées à tester ma membrure de chêne parmi vents et tempêtes ; tu la jaugeais à ta solidité lorsqu’enfin aboutirent nos erres.

 

À celui que visite et habite le nœud des mystères ; à  la faonne d’antilope qui danse au rythme de sa parole, pleure de captivité ; à tous ceux qui cueillent, glissent au feu, insignement, le bois tombé des rêves ; à ceux aussi qui, toute arme perdue, ne purent énoncer leurs derniers mots : les solstices lumineux, les désirs qui halent aux îles.

 

Guetté, je proclame l’aberrante foi inébranlable en l’attente de la nuit : aux frontières du sommeil, aux épieurs de défaillance, aux jeteurs de sordide. Ainsi ne soit-il pas le jour nouveau que l’orient prémédite tendu en arc de haute volée vers la cible du soir où l’infini recouvrera son souffle.

 

Sûr, je réclame sollicitude et espérance au jour qui programme la mort : le temps d’improviser encor du bonheur étincelant, ériger un peu de joie si claire que des siècles de siècles s’y agenouilleront afin d’y puiser quiétude. Destin de borne noire aux croisées du désert.

 

Agrandi d’avoir transformé en chant d’amour la voix violente du vent, aux dimensions de mon agitation qui taillerait le lit ?

 

(bernard garrigues)